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Chasseur de lumière et de couleur

La particularité majeure de l’aquarelle est d’imiter la lumière grâce à l’indice de réfraction de ses pigments (la transparence). Le cœur de mon travail est de mettre en lumière la couleur. Un sujet n’offrira aucun effet pictural jusqu’au moment ou il va être éclairé de façon particulière. Là va ce révéler la magie de la fusion lumière – couleur.

La lumière, cet or fondu qui coule sur le monde, transmute les couleurs en d’impressionnantes associations : je les traque. Les couleurs par leurs ambiances chromatiques influencent nos façons d’être. La lumière n’aime ni le blanc, ni le noir, elle s’éteint. Je n’ai jamais utilisé de peinture blanche ou noire, c’est un paradoxe en aquarelle. Aujourd’hui, trois voitures sur quatre sont noires, blanches ou grises. Nous cuisines aseptisées sont blanches, ainsi que nos chambres. Comment voulez-vous que nos enfant apprennent dans des classes blêmes ? Les cantines sont fades et sans appétit. Nous vivons en gris. Aujourd’hui, un Français sur quatre est sous psychotrope ; chaque année, 18 millions de personnes dans notre pays s’essaient au cannabis.

Le pouvoir des couleurs nous entraine ailleurs. Nous connaissons leur influence sur nos émotions. Goethe et Kandinsky nous l’ont démontré. Pourtant, l’alchimie de leurs associations nous échappe toujours. Il y a dans la réalisaiton d’une aquarelle un choix singulier et d’une grande liberté quant à l’intensité de la lumière et de l’interprétation des couleurs. Ce choix s’oriente toujours vers le maximum d’harmonie, de sérénité et d’éloquence. Il est certain que le résultat sera de nature à accentuer le plaisir de l’oeil et d’apporter un bien-être supérieur à la contemplation du modèle. Une aquarelle est une expérience sensorielle et émotionnelle particulière en ce sens qu’elle intègre une illusion de lumière supérieure aux autres techniques de peinture.

« Si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins les idées noires » Pierre Dac

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Le regard virginal

Le regard de peintre que je porte sur le monde a investi entièrement mon existence. Je l’ai voulu simultanément profond, pénétrant, sélectif, pour au bout du compte, le choisir virginal : un regard nu, dépourvu de préjugés du savoir. Ce regard m’aide à déceler la beauté où qu’elle soit.

J’ai peint ce corps car il m’évoque la beauté éblouissante et pudique de la femme. C’est ce regard virginal qui a proclamé que c’était cet instant qui était à peindre. Ce n’est pas le peintre qui a fait prendre la pose à une poterie humaine. Ce nu rayonne de manière intemporelle.

Perdons ce regard, et nous nous affranchirons de la beauté. Ne sera beau que ce l’on nous imposera. Alors, nous confondrons la beauté et le luxe, le soleil et le feux d’artifice, les chevaux et les voitures.

La beauté nous délivre de l’enlisement de la monotonie grise du quotidien et nous porte à une élévation spirituelle. Elle exacerbe les sens en décuplant leur acuité. S’entourer de beauté nous aide à surmonter l’âpreté de la réalité et permet de construire un désir authentique. Les épreuves ne seront plus insurmontables, la dépression ne sera plus un destin.

La force inépuisable de la nature se révèle par la beauté et, si ce regard virginal la cristallise dans l’aquarelle, il en fait de même pour cette force. Elle se diffuse à travers le sujet en une vibration permanente.