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La santé existentielle par l’aquarelle

Devant le rouleau du temps, qui écrase le monde de ses fléaux, le vivant a développé de multiples stratégies orchestrées par sa force créatrice. Elle est de moins en moins apparente dans l’espère humaine, étant occultée par les artifices du progrès. Il en résulte une perte de contact de l’homme à la nature et donc à lui-même. Cette force reste cependant précieuse car elle constitue le muscle du désir.

Bien qu’elle soit parfaitement théorisée, la technique de l’aquarelle dépend aussi de cette force créatrice : les circonstances fluctuantes appellent des résolutions adaptées. Pour pouvoir donner sa réponse, elle exige un état satisfaisant des fonctions perceptives et des besoins fondamentaux. Cultiver le corps, alléger le cœur, renforcer l’esprit et trouver sa place, tels sont les axes d’une santé existentielle qui va naître de cette pratique. Elle sera exigeante sur la nature de ses intentions, méthodique sur la procédure, persévérante sur la concentration et en harmonie avec la nature.

Toutefois, si je ne renforce pas suffisamment l’esprit ou si le cœur contient trop de haine, je cours le risque de la pervertir et de la convertir en une excroissance pulsionnelle de mon égo. C’est ainsi que des « artistes » s’égarent dans une recherche qui prétend tout dire au nom de l’art. J’en veux pour preuve ces installations mettant en scène la maltraitance et la cruauté sur le vivant. Entre autres, la mort programmée de neuf mille papillons enfermés dans une pièce, ce chien, privé de nourriture, mourant attaché au mur du musée, ces poissons rouges nageant dans des mixeurs, pulvérisés sur invitation par les spectateurs, ces pit-bulls attachés face-à-face sur des tapis roulants. Comment ne pas y voir le sadisme morbide d’un être humain, comment ne pas dépister les pulsions monstrueuses et alarmantes des spectateurs, comment ne pas incriminer l’adhésion de la critique ?
Prix Turner décerné pour l’exposition d’une vache coupée en deux, ainsi que son veaux, dans un bain de formol. Notre temps peut produire et promouvoir l’atrocité comme un spectacle banal.

J’éprouve une profonde pitié doublée d’indignation et de dégout pour ces faux artistes perdus qui n’ont pas su célébrer la beauté de la vie. Recherchant exclusivement la célébrité, coûte que coûte, à travers un narcissisme dégénéré, ils illustrent ce que peut être la maladie existentielle des temps modernes. Le chemin de l’art n’est pas celui-là.

J’oppose cet art décadent aux origines de l’art produit par ces hommes qui nous ont légués dans les peintures rupestres les germes de la santé existentielle.

« La sagesse préhistorique est la nourrice spirituelle de l’éducation vitale des personnes. »

Claude-may Waia Némia, Maître Reiki Kanak